Quel étonnant nom pour un livre pour enfant ! Mais voilà, bien qu'il s'agisse d'un sous-courant de la culture lolita, le gothic lolita de par l'histoire du mouvement est resté le terme officiel. Toujours est-il qu'il y a une ou deux semaines est sorti le livre de François Amoretti. Il s'agit d'un livre à deux , non trois lectures, l'une pour les vraies lolitas qui pratiquent cette mode, l'autre qui concerne un public d'enfants (hélas, il y a toujours un public de chiards pour influencer la conception d'un livre d'images), et une troisième pour les adeptes parfaitement adultes des livres pour enfants que je crois très nombreux même si on en parle pas. Je veux dire que de nos jours il est tellement admis de lire des bouquins prestigieusement classés 9-12 ans (ce sont les meilleurs, Les Royaumes du Nord, Harry Potter, Roald Dahl) qu'il me parait évident qu'une frange moins grande s'adonne à une promenade de samedi après-midi dans le rayon en dessous, jeunesse, de leur bonne crémerie.

Du coup de part les publics variés qu'il brasse ce livre est également construit de façon mixte, mi encyclopédique mi livre jeunesse. Le mélange est plutôt habile. Pour revenir à nos trois publics, voilà ce que je me dis : si vous êtes de la catégorie amateuradultedelivrespourenfants ou de la catégorie marmouset (comme le dit Daria "j'aime pas les mômes, j'aimais déjà pas les mômes quand j'étais mômes" (de mémoire le jour où je le réentends j'édite) et du coup je collectionne les synonymes péjoratifs, je sais même pas d'où je les tiens mais rha j'ai encore digressé pardon), bref, une naine dans sa période princesse, je dis banco. Vous pouvez vous faire plaisir avec ce livre qui contient un certain nombre d'illustrations en peinture tradi à la jolie ambiance colorée, en particulier les pages dont les fonds ne sont pas blancs. En ce qui concerne la partie récit (je reviendrais sur l'autre quand je parlerais du public lolita) la mise en page est assez classique du genre, la typo idem et là par contre je n'ai jamais aimé les typos plus larges que ce que vous êtes en train de lire actuellement sur votre écran, mais c'est mon goût et le comble c'est que je suis sûre d'en avoir sûrement produit plein dans ma carrière d'étudiante parce que j'imaginais pas que ça sortirait aussi grand, l'hopital qui se moque de la charité. L'histoire se tient et l'ensemble me parait tenir toutes les exigences d'un livre jeunesse (originalité, technqiue, mise en page quoi), bref, c'est du travail de pro, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? Avant internet, est-ce qu'on se posait des questions ? Est-ce qu'on se rendait compte que l'auteur derrière un livre existait dans notre dimension d'ailleurs ? Est-ce qu'il aurait mis un lien menant à une plate-forme de blog à la fin du bouquin ?!! (En tout cas ça non pas avant internet gros malin !)

Et qu'en est-il côté lolita ? J'ai trouvé que le livre ne s'éloignait pas de leur univers en tout cas, la lecture est fluide, j'entends par là que vous n'allez pas tiquer toutes les deux secondes sur un de ces termes mal-appropriés par lequel on remplace tout vocabulaire très technique pour le public lambda. De toutes façons c'est très simple, un terme, une mode, un artiste ? Expliqué derechef, et puis c'est tout ! Mais une lolita est avant tout une adulte donc les personnes allergiques aux livres pour enfants devront repasser, celles mitigées comme moi sur ce genre peuvent y aller beaucoup de choses compensent et puis si par chance vous êtes à la fois une lolita et une amateuradultedelivrespourenfants pour avez gagné le jackpot. Heureusement si le sweet ne vous branche pas comme moi (parce que quand même son ombre plane fortement sur ce livre ce qui fait que je ne vais pas le présenter à ma famille ou profs comme je comptais le faire à la base), la partie dite encyclopédique pourrait bien vous ravir. C'est un joyeux fourre-tout où François en profite pour faire passer quelques illusts' de son style noir&blanc, des fois que vous préfèreriez. Ce qui est marrant avec ce livre c'est que pour une fois il met en scène des lolitas. Que je m'explique, il est bon pour tout thème d'être plutôt décrit par associations d'idées. Pour vous donner une idée, les imprimés des robes lolitas ne sont pas du loli que je sache, il s'agit de contes de fées, de jeux de cartes, de becs, de portails (hahaha) mais pas de jeunes demoiselles elle-même en robes "rembourrées" comme dit odieusement Lucie. Donc je pense que ça peut s'appliquer pour l'art lolita et que finalement, dessiner des lolitas ben, c'est pas si courant ! (Ne comptons pas là-dedans les illustrateurs même japonais MALES bien sûr qui déforment le propos, illustration sexuée = pas lolita. Eh ouais.)