Aujourd'hui je vais essayer de parler d'une revue découverte l'année dernière, qui ne vient pas de sortir son deuxième numéro c'était il y a bien deux mois et demi mais eh, la rédaction aussi était en retard. Certes peu de pélerins lisent ces lignes mais qu'importe parce que l'intérêt c'est de proposer une petite passerelle entre les circuits internetiques féériques et celui dans lequel s'inscrit le présent blog, c'est-à-dire plus ou moins les blogs de dessins. C'est qu'il y a en effet un monde entre les recherches de la rédaction et un classique fanzine manga spécial "fées", établissant au mieux, mais rarement, un parallèle entre un style de dessin japonisant & le folklore du même pays. Fées Divers est donc résolument orienté folklore, oui même si le mettre en parallèle avec l'urbanisme (féerie urbaine est le thème du deuxième numéro) ne semble pas évident au premier abord. Ce folklore si souvent oublié au profit de créations généralistes, un lutin, pas très précis, une fée, c'est-à-dire une humaine aux moeurs différents, qui ne connaît qu'un métier (c'est bien humain ça) celui de poser pour des artistes - elle n'a pas d'histoire. Avec pour conséquence de la malheureuse prédominance des artistes reconnus mâles, des allures de bimbo, lèvres pulpeuses (pouah j'ai horreur de ça, j'aime les lèvres fines comme Colette), et les femmes ont suivi le mouvement, et voilà l'état du paysage illustratif fantasy actuel (professionnel... chez les amateurs, ce seront d'Anonymes femelles typées manga). Oui en effet je n'avais pas l'intention d'embrayer directement sur la revue :flangreen:

Certes, je ne pousse pas vraiment du côté de la presse, et il existe déjà des revues sur "tout ça" que je ne lis pas. Alors quelle pourrait être l'originalité de Fées Divers ? On pourrait penser au contenu exclusif, oui, les nouvelles, les poèmes. J'aime bien le cru de ce numéro, particulièrement ce début de nouvelle de Charles de Lint, actualisation semble-t'il d'une fameuse histoire de H.C. Andersen. Fées Divers nous propose non seulement des textes généreusement fournis par les auteurs mais également leur propre recherche de textes anglophones à faire partager au lecteur (donc même lorsque le texte était déjà publié comme Notre Dame du Port, le mérite de la traduction revient à FD). Le zine présente donc également en toute logique des sélections de livres, comic-books, jeux etc Un dossier sur le thème du numéro, un intéressant "guide du conte" traçant pour cette fois la chronologie de la Belle au Bois Dormant (ah le conte de fées, ce pan littéraire difficile d'apprécier et d'expliquer pourquoi on l'apprécie quand tant d'illustrateurs actuels l'ont infantilisé, parfois les mêmes qui reprochent à disney d'être disney, enfin... (héhé ironiquement La Belle au Bois Dormant est un de mes disney préférés)). Oops I did it again. Pour revenir au zine on peut dire qu'il met particulièrement l'accent sur son aspect illustratif, malgré sa publication en n&b, avec interview d'artistes (ici Nati, avant Kreestal), making-ofs d'illusts et la présence renforcée sur ce numéro d'un illustrateur, Xavier Collette, connu sur internet sous d'autres pseudos mais je voulais caser deux fois Colette. Il apporte sa touche tout du long du magazine, de la couverture, classe, article consacré, pour finir sur la Gazette de Fairyland, done for the lulz puisque pour conclure ce numéro on abandonne ses recherches et documentations pour une fausse feuille de chou parodique sur le monde des contes (ça pourrait être le quotidien de Fort, Fort Lointain en fait...).

Le site de la revue vient d'être relooké : ici. Ce nouveau design est très joli mais je préférais de loin la mise en forme de l'ancien (encarts numéro en cours, à l'honneur, ou partenaire, titres-images). Mais c'est bien connu que je déteste les sites blogs-alike. (Et ceux sans bannière)