Elle a dansé toute la nuit, trop même. Une dernière ronde pour la route, mais le petit soleil gris n'attend pas et déjà ses minces rayons acides lui lèchent la nuque. Ils font plus mal encore qu'un carreau de fée car celui-là est jaloux de l'Obscurité qui lui dérobe tant d'heures de gloire, à la saison froide. Ses cinq à sept vaniteux lui manquent cruellement, il en devient sournois. Alors, l'imprudente s'est évaporée instantanément, mais gageons qu'elle a pu sauver l'essentiel — sa peau. Ses beaux atours sont restés là, forme de déchetterie sauvage particulièrement luxueuse.

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Je n'avais pas plus tôt imaginé de faire cette série d'herbiers, des illustrations non-scéniques sur fond blanc, que déjà je m'imaginais cette pièce qui revient dare-dare à mes habitudes (= figer un moment, et non synthétiser un idéal). Même si cette illustration rompt avec le postulat habituel de mes herbiers, censés être rapides, peu réfléchis et faits avec les accessoires du bord, j'ai aimé son côté expérimental qui a certes bien rallongé son temps de travail. De toutes façons, je voulais faire un parterre d'aiguilles depuis « Goosebumps ». Je l'ai principalement peinte en écoutant Malicorne et en étant plongée dans le XVIIème siècle des Colonnes du Ciel de Bernard Clavel. La teinte principale en est un lapsang souchong infusé à donf et laissé à l'air libre dans l'espoir qu'il s'épaississe. Alors, non. Mais le laisser sécher en gouttes sur ma palette de plastique a fait l'affaire.

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Le mois de janvier est marqué par une tonne d'achats. Depuis que je commence plus activement à zieuter la page cuisine de mon guide du Routard préparer mon voyage de cet été (je vous dirais le pays plus tard, mais ça envoie une fois encore du lourd), j'achète à tout va dans ce sens. J'ai demandé à Noël un téléobjectif car d'après mon bilan post-Yellowstone, la faune sauvage m'avait paru l'aspect le plus difficile à capturer — et pourtant, les bêtes n'étaient pas farouches, mais il ne faut pas abuser non plus. J'aimerais encore acheter une de ces loupes grossissantes pour l'œilleton de mon Nikon, car même avec des lentilles, j'ai l'impression de ne rien y voir à la mise au point ! J'ai acheté des chaussures pour remplacer mes baskets abîmées (un projet kickstarter sur lequel je suis tombée par hasard à quelques heures de sa fin mais en lien direct avec le pays que je vais visiter), des cartes sd pour l'appareil. Bref je m'y fais penser sérieusement. Dans un autre registre, je viens de craquer sur une cottehardie parce qu'il a toujours été prévu que j'aurais une robe médiévale et qu'aller à Troll & Légendes me fournissait une excellente occasion. J'achète le premier disque de iamamiwhoami à la seconde où il est réédité parce qu'il reste de loin mon préféré et que je veux garder une trace de leurs clips qui n'ont longtemps existé que sur Youtube — ce "premier" disque ayant mis le temps à sortir sous forme physique, ce qui explique pourquoi je l'avais raté. J'achète mes prochains livres parce que depuis que je relis — revis — je déteste être à nu de ce côté-là. J'achète même une paire de lunettes à Lunettes pour tous, parce que ça coûte pas cher et que je vis dans le flou H24, ne mettant mes lentilles que pour aller au cinéma deux fois l'an ou presque. Et bien sûr, j'achète certains éléments du prochain herbier, ceux que je ne pourrais pas trouver dans la nature aussi facilement que la très plébiscitée pomme de pin. Il y aura bien une continuité végétale, d'un certain point de vue ;)

Météo : pluie de colis sur Aix.

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