Overview of the art show in the first floor of the art school intuit.lab
Mixed works of Nella Fragola and messalyn featuring 1920s, 1930s and 1940s decades

Nos œuvres ne sont pas toujours séparées distinctement et d’ailleurs je remporte la palme du mélange. Agathe et Alexandra ont des murs bien à elles avec des feuilles explicatives, Nella présente des photos réalisées avec divers photographes pour lesquels elle est modèle (crédits à venir), donc ce n’est pas difficile d’identifier sa partie, et toutes les illustrations qui ne sont pas de François sont de moi. Fastoche, non ?

Red wall featuring the works of illustrator François Amoretti, from Scotland to New York via Russia
Wall featuring photographic work modelled by Nella Fragola with Exa Photography and in the background pictures by photographer Agathe Mirafiore
Inside view of the art show poster on intuit.lab art school glass door

Quand on nous demande le thème de l’expo, on s’en sort avec quelques mots un peu fourre-tout à mon goût du style « féminité », « nature »… Si nous les brandissons pour satisfaire un certain désir de classement bien ordonné de la part du public ou des journalistes, les connivences entre nos différentes créations sont en vérité incidentelles mais suffisament fortes pour justifier cette dénomination de « collectif ». Avez-vous remarqué comme souvent quand vous suivez un artiste sur Internet, vous allez être amené à découvrir son pote ès bijoux, son pote ès fringues, son pote ès bouquins etc ? Aussi arbitraire que cohérent. Comme chacun avait déjà une bonne base de travaux qui n’étaient jamais sortis de nos cartons ou de nos sites web, nous n’avons pas jugé nécessaire de nous contraindre à un thème imposé que l’on aurait doté d’un nom cool.

Side view of the art show featuring photographs by Agathe Mirafiore, paintings by messalyn and François Amoretti, and photographs modelled by Nella Fragola
Wall displaying the work of photographer Alexandra Banti
Illustrations by messalyn featuring lolita fashion and botanical studies

Parenthèse commerciale : François et moi avons fait faire des tirages spécialement pour l'expo, et il nous en reste. Nous avons réutilisé le joli papier de Φύσις το κενό φιλει / Un parfum surrané, coupé en 30x40 cm. François a fait imprimer 3 de ses illustrations Warvara : ici, ici et . De mon côté, j'ai « fait un test » avec Abondance, Thaumatrope Végétal et deux herbiers : le féérique et le provencal. J'ai eu peur que mes récents travaux à la plume ne soient trop fins pour passer en repro !

Une bonne partie des œuvres exposées est à vendre, pour les prix voir avec les artistes concernés. Les miens sont précisés dans mon portfolio, comme d'hab' ! Dès que je peux, j'y rajoute les deux illustrations inédites de l'expo.

Pour ceux qui préfèrent quand ça rentre dans des cases, voici les grandes lignes de notre dossier de presse :

Cette première exposition des IV Horsemen sera — telle une évidence — un recueil d’œuvres questionnant aussi bien le rapport à la féminité, la place de la femme dans la société, mais aussi notre monde. À l’image du collectif, l’événement sera sous le signe d’une pluralité de techniques : peinture, dessin, photographie, invitant le spectateur à une contemplation de créations aussi diversifiées que nécessaires.

François Amoretti

francoisamoretti.com

François Amoretti, c’est le gentleman du label IV Horsemen dont il est l’instigateur, à la suite d’une soirée bien arrosée au Talisker. Heureusement, le projet ne s’est pas évaporé avec les effluves de whisky ; au terme de quelques mois le premier projet du label sera son ouvrage Les Destructeurs pour lequel IV Horsemen se substitue à une maison d’édition traditionnelle. Pierre angulaire de son travail, ce livre à la croisée de la bande-dessinée et du livre illustré rejoint les rangs de ses précédents ouvrages publiés par la voie régulière, et annonce la couleur (ou le noir & blanc, pour lequel on le dit fort habile au demeurant) de ses futures sorties.


Même s’il y a encore quelques travaux en noir et blanc issus de bandes dessinées, François Amoretti présente des illustrations en couleurs souvent en grand format. On passera de l’apocalypse selon Shauna avec les pages tirées de son dernier ouvrage Les Destructeurs puis on verra les premières pages d’un projet lié à l’Écosse et pour finir de grands formats traitant de sorcières voyageuses, de la Taïga à la Norvège. Onirisme et féminité sont les fers de lance de cette exposition.

Alexandra Banti

alexandrabanti.com

Photographe française basée à Paris.

Si la photographie reste son principal mode d’expression, elle puise également beaucoup d’inspiration dans le dessin et dans la danse. La photographie permet à son esprit curieux et éveillé de créer des costumes, de mettre en scène ses visions, d’évoquer des univers jusqu’alors endormis ou impalpables. Ses images nous entraînent dans un imaginaire riche et fécond, où se devine la trace des grands artistes qui l’ont précédée.

Alexandra Banti s’intéresse aussi beaucoup à l’histoire du vêtement et de la mode, aux mœurs et coutumes d’autres pays, d’autres époques, ainsi qu’à la place, dans notre société, de la femme. Cette dernière est omniprésente dans son travail. Jamais figurée comme objet, tantôt fatale tantôt éthérée, sa force et son mystère transcendent le support photographique pour devenir autant d’allégories des multiples facettes de la féminité d’hier et d’aujourd’hui.


Alexandra exposera des tirages inédits de ses séries La Femme Sauvage et Le Coeur de la Forêt ainsi qu’un dessin de sa réalisation, entité centrale, femme source et matrice.

Les archétypes féminins, le retour aux sources, à la nature et à sa nature profonde sont des thématiques qui inspirent l’artiste. C’est en essayant de rassembler toutes ses interrogations sur l’évolution de la place de la femme – mais aussi plus généralement, de l’humanité – dans la société et sur la planète qu’elle a créé ces deux séries, prémices d’un tournant dans son art.

Femmes fortes, Femmes spirituelles, Femmes guérisseuses.

Nella Fragola

nellafragola.com

La pinup du label, Nella Fragola, ne se contente pas d’immortaliser sa plastique sous les feux des objectifs puisqu’elle est également blogueuse et écrivaine à temps complet. Bien que son premier projet au sein du collectif ait été son portfolio de 12 images coquines et glamours à pin-upper aux murs, elle auto-publie ses nouvelles sur Kindle Amazon, le temps de trouver l’Éditeur Charmant qui saura faire chavirer son coeur (mais surtout son compte en banque).


Elle présentera lors de l’exposition ses clichés photographiques les plus récents où elle explore plusieurs facettes de femmes : du boudoir rococo du 18e à la pinup de la Seconde Guerre Mondiale… Plusieurs photographes seront affichés au mur, tous avec un style propre à chacun : Cyril Sonigo, Exa Photographie, Rémy Andre et Alexandra Banti.
Cette année, elle a été choisie en tant que modèle pour illustrer le conte fantaisiste écrit par Sowilen, transposé en images par Exa photographie. Ce conte sera par la suite mis en musique, chanté et dansé par de nombreux artistes.

messalyn

messalyn.art

L’univers de l’illustratrice messalyn tourne autour d’un trou noir qui engloutit le Temps même, laissant derrière lui des milliers de détails flottant sur ses feuilles. La patience est sa matière première, une denrée entretenue plutôt que combattue afin de se protéger des sirènes du rendement et de l’efficacité. messalyn désire plus que tout s’affranchir de la théorie pesante selon laquelle tout a déjà été fait : chacune de ses œuvres joue une scène au présent, à de rares exceptions près. Artistes du passé et symboles empruntés ne trouvent qu’un vague écho dans l’ensemble de ses travaux.

Et pourtant, esprit de contradiction oblige, l’inhumanité fréquente de ses sujets est souvent abordée par le biais de créatures issues de l’Imaginaire collectif : le peuple fée, l’au-delà, le glamour d’une époque… Ils sont alors repensés pour respecter l’esprit de leur légende plutôt que les faits. Ne posent pas pour un portrait, mais sont pris en flagrant délit. De fuite, pour certains. Ne reste alors qu’un Vide tout sauf minimaliste ne possédant pas son pareil pour évoquer son opposé.


Au travers de ses aquarelles et dessins (encre, crayons), l’artiste vous invite à la découverte de ses « histoires illustrées » réalisées ces dernières années, la plupart du temps complètement indépendantes les unes des autres, bien qu’il arrive que certaines pièces se dotent ultérieurement d’un pendant venu enrichir leur propos. L’ensemble est en outre unifié par quelques détails récurrents et un fort goût pour le costume d’époque. Une autre façon de remonter le Temps. Enfin, pour la première fois messalyn expose une série toujours en cours d’herbiers de mode qu’elle a créé par jeu, « moodboards » d’ambiance et d’objets concentrant à eux seuls un degré de passivité inhabituel dans ses travaux.

Agathe Mirafiore

agathe-mirafiore.com

Née en 1986 dans le Loiret, Agathe Mirafiore vit et travaille actuellement du côté d’Aix-en-Provence. Après des études en Cinéma et Lettres & Arts, elle pratique la photographie de manière autodidacte jusqu’en 2014 où elle entre en cursus de formation continue à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles pendant deux ans.
Ses premiers contacts avec la photographie émergent à cette période trouble qu’est l’adolescence en retournant l’appareil « contre » elle même à la découverte de son corps et de sa propre identité.
Une fascination qui jalonne depuis son travail, dessinant les contours de sa personnalité en explorant celle des autres.
Éprise par les détails singuliers qui font l’Humain, Agathe Mirafiore révèle un regard tendre et mélancolique à la recherche de Présences. Questionnant l’identité et la féminité par une démarche intimiste, une mise en lumière sensible et épidermique. Tentant de dévoiler un peu de la force qui anime l’Être.


Les belles endormies est une série en cours, débutée en 2015. Une tentative de rassembler à la fois les représentations picturales des Odalisques et celles des Vanités, tout en amenant une distance mélancolique sur la féminité et la jeunesse, préférant l’essentiel à la surcharge de l’image, à la façon d’un souvenir vaporeux.
Également un clin d’oeil au roman éponyme de l’auteur japonais Yasunari Kawabata et son approche du « Memento Mori ».
Les belles ne sont pourtant ici pas ensommeillées mais en latence dans un souffle introspectif mêlant celles qui se regardent et celles qui nous regardent.
Les particularités du corps, les carnations, les chevelures font de la couleur comme une évidence, permettant ainsi l’éclat des sensations plus palpables encore.
Finalement à travers un va et vient entre la présence et l’absence, je demande à ces jeunes femmes de s’absenter d’elle même pour observer ce qu’il en surgit, un interstice méditatif et silencieux où l’être qui s’oublie se révèle plus présent encore.
Traverser le voile, traverser l’épiderme. L’abandon comme un pas de plus vers soi même et la sensualité de la féminité comme un prétexte à l’ultime quête, celle de l’identité.

Je n'ai pu faire l'annonce du vernissage avant la date dite car j'ai été prise jusqu'au cou par ma dernière illustration, mais celui-ci s'est franchement bien déroulé, il y avait foule en tout cas ! Une semaine a déjà passé et pourtant je galère encore à rattraper mon retard accumulé, me concentrant d'abord sur l'urgence comme ce post ou les réservations de voyage. J'ai bien du mal à recaler mon rythme de sommeil…

English translation : later!