Je prolonge mes vacances en éditant mes photos afin qu'elles ne traînassent pas 150 ans, de même pour les comptes (passion excel). Un tour en ville me permettrait peut-être de ramener l'héroïne de mon prochain herbier, on verra la semaine prochaine. Reste qu'avant de partir au Pérou j'avais un trou de quelques jours à remplir avec une illustration courte, donc j'ai repris le papier aquarelle difficile, les couleurs — y compris le pot de thé séché pour les teintes marrons — et voilà le résultat, très classique dans tous les sens du terme. Le fait qu'il s'agisse d'un portrait en pied, la couleur fétiche des cheveux, le thème développé d'une précédente illustration (Moth, bien sûr). J'espérais peindre les fleurs d'après nature, mais la stagiaire de François avait jeté les siennes, hélas. L'idée derrière ce portrait était de synthétiser toutes nos pires craintes : feignant d'adorer l'ancien, crispées d'horreur quand les vêtements se délitent à chaque fois qu'ils sont portés, une perle tombée par ici, la mousseline qui s'accroche par là, etc. Sans doute suis-je restée bien trop sage. Je l'ai initialement appelée « Surannée », car j'adore ce mot, d'autant qu'en vérifiant le nombre de r sur Internet j'ai débusqué son orthographe surannée (ha-ha), qui fait un joli prénom, de celles qui hantent les tours de garde.

Holiday mode is still on as I'm editing my pictures in hope that this time it will be done in less than 150 years, same with accounting (fun times on excel!). I'm thinking about dropping downtown to seek my next herbarium main subject, maybe next week. Anyway, back before I flew to Peru I had a hole in my planning, a few days to fill in with a short illustration, so I grabbed my textured paper that I'm still not accustomed to work on, some paint as well — including my dried tea-filled half pan for all things brown — and here is the result, absolutely classical in every sense of the word. Because, first, it's a full-length portrait, the grey hair color is messalynian to the core (back from the days I used only pencils), the theme was developped from a previous illustration (Moth, of course). I had hoped to paint the dried flowers from real life, but alas, François's intern had thrown hers to the garbage before I could salvage them. The idea behing this illustration is to synthetize our worst fears: telling everyone we love antique, but secretly horrified of living in them because they are always falling apart, here a missing bead, there torn chiffon and the list goes on. The final result is a bit plain in the end, I think. I first called this painting “Surannée” because I love that word in the french language (could be translated as “old-world”, “old-fashioned”, even “musty” in some cases). As I was checking its correct spelling I even stumbled upon its outdated (ha-ha) spelling, and thought it would make for a lovely first name.

grande-surrannee.jpg

De garde aussi, tels des médecins scrupuleux, ces échos de moi qui se sont transposés sur d'autres territoires en ce mois d'août, tandis que j'étais en Hiver — si si, malgré les endroits à 25°. Je remercie encore Pom' qui m'a fait l'honneur d'une petite featurette sur son blog — c'est intéressant, on y raconte plus de chose que quand on accompagne de quelques mots un dessin qui se suffit à lui-même[1] — et bien sûr aussi Hana qui trimballe une partie de mes tirages & originaux pour faire partie de son stand à la convention Modern Doll Fest, à voir sur Nancy ce very week-end. Pour le reste, le seul souvenir de moi que j'aurais laissé au Pérou sont surtout quelques liasses de billets pour ramener un peu de l'artisanat local, principalement de la laine et tout ce que j'ai pu embarquer au Choco Museo, comme cette infusion de copeaux de cacao que je sirote en écrivant ces lignes.

While I was away in the winterland side of the planet — yes, no matter the actual temperatures, yes, even 25°C/77°F — echoes of me got imprinted on other territories. For instance, see Pom's blog, she was gracious enough to let me do a bit of talking over there — it's really interesting 'cause you get to develop more your subject than in all the side notes I write about my illustrations when I post them here[1]. And of course, I'm completely indebted to Hana who took with her some of my prints and original artworks off to Nancy on her booth at Modern Doll Fest this weekend. However the only tracks I left of my presence in Peru would have to be mere money bills spent at local shops, mostly wool and all that I could take back home from Choco Museo, such as the cacao brew I'm sipping right now.

closeup-surrannee2.jpg
Chocolat, comme la couleur de la robe lolita que j'ai fait la folie d'acheter tantôt — en partie sur un quiproquo concernant la devise monétaire de la transaction — avant ce gros poste de dépenses que fut l'achat d'une tenue "normale" complète pour partir à l'étranger. / Chocolate, just like the lolita dress I splurged on recently — partly on a quiproquo regarding the devise of the transaction — just before I shelled out even more on a complete casual outfit for traveling abroad.

Sans illustration déjà entamée, le prochain post sera très vraisemblablement mes photos, même si je suis ouverte à toute proposition de commission. / As I don't have any illustration in production yet, my next post will most certainly contain photos, although I remain open to any commission offer.

Notes

[1] C'est avec regret que je constate que j'ai omis dans la dernière question[2] de passer la petite annonce pour Imai Kira qui aimerait bien qu'on lui rende son style et sa palette, merci tout de même de votre attention. / Sadly it is brought to my attention that I completely forgot in the last question[2] to mention Imai Kira's ad on craigslist, she is looking for her style and color palette, I anyone has borrowed it from her, please give it back.

[2] Et bien que j'ai grandement apprécié que l'on m'octroie un espace pour faire la leçon, j'admets volontiers l'absence totale de crédibilité allant de pair avec la fonction tant ce pouvoir est surexploité sur Internet par des légions de n'importe qui avec n'importe quels idéaux qui n'ont à offrir qu'intransigeance face à la variété des imperfections humaines. C'est pourquoi les livres-défouloirs métaphoriques[3] tels « Les Destructeurs » ont été créés, qui sont moins fouilles-merde que l'industrie florissante des text posts sur Tumblr. Ce paragraphe même est une leçon contradictoire. Aux chiottes le prosélytisme ! / And while I'm grateful for the opportunity to lecture others, I have to confess that I'm well aware that this power is being over-abused on the internet by anyone and their mother, usually with inhuman ideals, which is why admittedly I am the first to mistrust any of these preaches so I won't mind if you don't take me seriously. Away with the tumblr text posts, there are other sources out there for interesting critiques which I encourage you to dig — as a local example, my friend's François Amoretti's “Les Destructeurs” fits much better the bill.

[3] En parlant de métaphore, et donc quasiment de doriphore, saviez-vous que notre comparse de Four Horsemen Mélissandre L. s'apprête à sortir une nouvelle intitulée Charençons ? Elle la présente ici et on la trouve là.